"Je tiens ma vocation de cuisinier de mon père" rencontre avec Denny Imbroisi "Dans Top Chef, j'étais le plus fair-play de tous !"

C'est d'ailleurs William Ledeuil qui vous a inscrit à l'émission Top Chef...

Tout à fait. A l'époque, je travaillais dans son restaurant Ze Kitchen Galerie, mais je souhaitais intégrer une grande maison comme celle de Ducasse, pour apprendre les bases de la cuisine traditionnelle française. Ducasse m'a proposé une place dans l'un de ses restaurants, mais William Ledeuil m'a poussé à participer à l'émission afin de me faire connaître, avant d'accepter le poste. J'ai intégré l'équipe du Jules Verne dès la fin du tournage de l'émission.

Aviez-vous déjà regardé l'émission ?

J'avais suivi la première saison de l'émission car William Ledeuil m'avais proposé de remplacer l'un de ses sous-chefs, Romain Tischenko, qui y participait et qui a d'ailleurs gagné. J'ai travaillé avec Romain pendant deux semaines pour comprendre son univers. A l'époque, il se posait beaucoup de questions sur l'émission qui n'avait encore jamais été diffusée en France. Comme je le connaissais, j'ai regardé mais je n'avais pas l'ambition d'y participer.

William Ledeuil vous a-t-il inscrit "en douce" ?

denny imbroisi à la table ronde.
Denny Imbroisi à la Table Ronde. © Christophe Urbain

Non, c'était une décision commune même si j'avoue que je n'étais pas trop motivé car il fallait passer à la télévision. Mais il m'a poussé à y participer en me disant que cela m'apporterait beaucoup de choses. Il avait vu juste et je suis ravi de l'avoir écouté.

Selon vous, qu'est-ce qui vous différenciait des autres candidats ?

J'étais le plus fair-play de tous (rires). J'aidais beaucoup les autres candidats et j'aimais bien goûter leurs plats pour comprendre à quel stade je me trouvais par rapport à eux, quels chemins ils avaient pris pour réaliser leurs recettes et surtout, ce qu'ils pouvaient m'apporter. Autre différence de taille : mon accent italien, bien sûr !

Quel est votre plus beau souvenir de l'émission ?

L'épreuve de la Reine, pendant laquelle on devait cuisiner pendant 12 ou 13 heures d'affilée. J'avais terminé cette journée sur un dessert que je devais préparer en 15 minutes avec du céleri branche et du céleri rave. Mon dessert a été le coup de cœur des chefs, même Jean-François Piège m'a félicité chaleureusement. C'était une grande satisfaction de recevoir de tels compliments de sa part.

A l'inverse, quel a été le plus mauvais ?

Mon élimination bien sûr. Je l'ai trouvé assez injuste même si je respectais la décision des chefs mais c'était très dur.

Avez-vous gardé contact avec certains candidats ?

Je vois souvent Juan Arbelaez et Jean Imbert. Tabata Bonardi est à Lyon donc c'est plus difficile mais on se donne régulièrement des nouvelles. Je garde également contact avec Norbert Tarayre. Nous avons fait notamment une animation sur la dernière étape du Tour de France 2013. Ce sont les quatre avec lesquels j'ai eu le plus d'affinités pendant l'émission.

Revoyez-vous les membres du jury ?

Je croise beaucoup Jean-François Piège au marché et lorsqu'on est en déplacement. Encore aujourd'hui, il me donne des conseils. Thierry Marx, je le croise surtout lors des soirées de Top Chef, le reste du temps il est très occupé.

Qu'est-ce que l'émission a changé pour vous ?

Personnellement, elle m'a apportée plus d'assurance. Je suis plus confiant dans ma façon de parler avec les gens, avec les journalistes. Elle m'a aidé à être plus sûr de moi et de mes capacités. Grâce à cette expérience, j'ai appris à mieux gérer mon stress, à trouver des solutions aux problèmes et à me contrôler. Je pense que pour être chef aujourd'hui, il est important de savoir s'adapter aux situations et de trouver des solutions appropriées. Professionnellement, l'émission a été un vrai tremplin. Après la diffusion, j'ai été sollicité par des marques, des journaux, des soirées, des animations, des mariages... Je n'avais pas forcément besoin d'argent à ce moment-là donc j'ai préféré choisir des propositions qui mettaient mon image en avant. J'ai été sollicité par Nicolas Chatenier de Table Ronde, où j'ai pu exprimer mon univers car le chef de la journée, c'était moi. J'adore ce concept qui permet aux jeunes chefs de s'exprimer.


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