"Les émissions culinaires ne sont pas toujours réalistes" selon Claire Heitzler "Il faut savoir garder les pieds sur terre"

claire heitzler aux côtés de christophe moret, chef de cuisine au restaurant
Claire Heitzler aux côtés de Christophe Moret, chef de cuisine au restaurant Lasserre. © Restaurant Lasserre

Le JournalDesFemmes.com : Vous avez été élue chef pâtissière de l'année en 2012 par la revue Le Chef, puis l'année suivante par le Gault et Millau, qu'est-ce-que cela représente pour vous ?

" Ces prix, je ne les prends absolument pas à titre personnel "

Claire Heitzler : Cela fait toujours chaud au cœur quand on est reconnue par ses pairs. C'est la preuve que tout l'investissement personnel et professionnel paie. C'est un métier assez dur, rigoureux, où l'on se donne à fond, où l'on fait beaucoup d'heures. C'est aussi une très belle récompense pour mon équipe. Ces prix-là, je ne les ai absolument pas pris à titre personnel, c'est le travail que l'on fait ensemble, au quotidien, qui est récompensé. C'est super de voir que mon exigence paie. Les trophées sont d'ailleurs exposés dans la pâtisserie !

Quels sont les secrets de votre brigade ?
Nous sommes une brigade de sept personnes dans laquelle chacun trouve sa place. Les journées sont longues, on passe énormément de temps ensemble, la bonne entente et la communication sont indispensables. Cela ne m'empêche pas d'être exigeante ! Je suis très fière de ma brigade, c'est un plaisir de travailler avec eux.

" C'est un métier de plus en plus médiatisé, il faut savoir garder les pieds sur terre "

Comment avez-vous réussi à former une brigade digne de ce nom, le recrutement doit être compliqué ?
Le recrutement n'est jamais facile. Il y a plein de gens très pros, mais il faut avant tout avoir un bon état d'esprit. Le métier étant de plus en plus médiatisé, il faut savoir garder les pieds sur terre : il y a des jeunes qui sortent à peine de l'école, et qui s'imaginent déjà savoir tout faire. Les gens comme ça ne m'intéressent pas. Je préfère l'humilité et l'envie d'apprendre. C'est mon boulot de les former, de leur faire découvrir ma façon de travailler. Il faut que les gens soient flexibles et ouverts.

Quelle reconnaissance vous touche le plus : celle de vos pairs ou des clients ?
Du client avant tout. C'est lui qui nous fait vivre au quotidien, et c'est surtout avec lui que l'on partage.

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