La migration des abeilles

Non loin des moutons et bergers de Provence les abeilles aussi font leur transhumance, nos apiculteurs les guident pour pouvoir récolter tous les miels monofloraux. Mais il y a transhumance et transhumance, apiculteur et apiculteur...

La saison du miel commence et on me demande souvent « toi qui fais du miel, explique nous comment il est possible de faire du miel d’acacia, de lavande ou de châtaignier ? Comment maitrisez-vous ce que vont butiner les abeilles ?». La réponse en un mot : transhumance. Transhumance rime généralement avec moutons, Provence, clochettes, bergers et montagnes mais pas seulement car les abeilles ont également leurs tranhumances, explications.

 Le travail de l’apiculteur à partir du printemps consiste à contrôler l’état de ses colonies après l’hivernage, repérer celles qui pourront partir en production. Il consiste aussi à observer la nature, l’avancement des floraisons qui n’ont pas lieu toutes en même temps. Dès qu’une floraison s’annonce, l’apiculteur déplace ses ruches à proximité et les abeilles iront butiner en masse ces fleurs. Dès que la floraison s’éteint, l’apiculteur prélève les hausses pour récolter le miel et déplace ses ruches pour profiter d’une autre floraison et ainsi récolter des miels mono floraux. Ce sont ces déplacements que l’on appelle transhumances.

C’est un travail assez pénible, chaque ruche pesant environ 50 kg, qui se fait la plupart du temps de nuit pour perturber le moins possible les abeilles. Les ruches peuvent être fermées (l'apiculteur à l’aide d’un simple scotch bouche l’ouverture de la ruche) ou pas car en général les abeilles sortent peu durant ces manipulations.

Ensuite, il y a transhumance et transhumance, les apiculteurs des Miels de Joyeuse, qui sont des artisans, réalisent de courtes transhumances car tous nos ruchers sont dans un périmètre très restreint et la région de Joyeuse en Ardèche propose de nombreuses floraisons. D’autres professionnels, qui possèdent énormément de ruches, transhument parfois sur des milliers de kilomètres. Dans ce cas, les ruches sont disposées par 4 sur des palettes pour être chargées sur des camions plateaux équipées d’une grue. Une fois la récolte d’acacia terminée en Hongrie, ils partent sur le châtaignier en Italie ou dans le sud de la France, et ainsi de suite. Chez nous, on dit qu’il font du « miel au gasoil ».

Ils font partie d’un autre monde, celui des industriels du miel, qui parfois se présentent comme des artisans, et qui ne respectent ni l’abeille, qui est considérée comme une machine à produire, ni son environnement, ni les apiculteurs locaux, dont les ruches sont souvent déplacées pour faire de la place (un semi remorque de ruches ça prend un peu de place).

Ainsi savez-vous maintenant que dans un pot de miel de bruyère ou de sapin, il y a beaucoup de travail, celui des abeilles bien sûr, mais également de nos apiculteurs, dont c’est la passion. Pour plus d’informations sur le miel et les produits artisanaux, je vous donne rendez-vous sur www.etoile-gourmande.fr/blog.

A très bientôt pour d’autres chroniques gourmandes.