Tour de France des Spots Gourmands - Saint-Malo

Restaurant Le Bénétin à Saint-Malo : une cuisine "néo bistrotière" franche, je ne peux que conseiller Arnaud Béruel et son BENETIN !

RESTAURANT - LE BENETIN

C'est un roc ! C'est un pic... c'est un cap !
 Que dis-je, c'est un cap ? C’est une réussite !

"Naviguer est une activité qui ne convient pas aux imposteurs. Dans bien des professions, on peut faire illusion et bluffer en toute impunité. En bateau, on sait, ou on ne sait pas", disait Eric Tabarly avant d’être emporté par les flots. Il en est, d’un restaurant, qui tel un phœnix naquit de nouveau, l’îlot de cendre domine, lui, les flots. A la barre Arnaud Béruel, breton livrant sans fard une cuisine voguant "Terre/Mer".

Entre Saint-Malo et Cancale ce face à face avec les vagues de la Manche au côté des rochers sculptés est unique. Le Chef, lui, nous soigne à coup de poissons, crustacés et autres légumes bio. A partir de 20€ (entrée/plat ou plat/dessert) le midi en semaine, et à 25€ (entrée/plat/dessert) le soir. Les menus vont de 38 à 65€, et pour les enfants c’est 12€. Le bonus est de pouvoir parfois y croiser en terrasse le maître beurrier Bordier, ce qui en Bretagne, terre du beurre salé est un gage de sûreté.

Mathilde et moi nous laissons tenter par le menu à 48€. Elle prit pour commencer les Ravioles de crevette et Saint Jacques au gingembre, bouillon Dashi, ensuite la Sole meunière beurre d’algues, bigorneaux et couteaux, avec en dessert un Café Gourmand. Une série bien ancrée dans la gastronomie bretonne et ses traditions aventurières de voyages. Son bonheur à elle, la sole parfaitement cuite, ma joie à moi, pouvoir planter quelques petites pointes de ma fourchette dans ses couteaux, un régal trop rare.

Mais la Bretagne ne puise pas ses ressources culinaires uniquement dans la mer, au delà du sel et de l’iode la région possède de verts pâturages où poulets, cochons et autres bestiaux se complaisent. Ainsi je défie le Chef sur le plancher des vaches. En entrée la carte me tend sa Poêlée de cœurs de canards et Foie Gras chaud, jus de Banyuls, à chaque bouchée le fondant du foie gras tapisse mon palais enrobant des cœurs légèrement sucrés. La douceur des champignons enryngii et le banyuls tirent le plat sur des petites notes de chocolat. Un supplice quand on réalise qu’arrive la fin de l’assiette. En plat un Filet de Barbue à la plancha, œuf à la coque sans coque, Jambon Belotta, et là on constate que la cuisson de la barbue est semblable à celle de la sole (poisson avec lequel on la confond souvent), un œuf présenté à l’anglaise, un jambon bon, comme le reste. La très bonne surprise réside dans l’arrivée de mon Plateau de Fromages, un large choix, une coupe franche, rien à dire, un fabuleux instant autour de tranches de Comté, Curé Nantais, Brin d’Amour, Selles-sur-Cher, deux vaches, une brebis, et une chèvre, le tout additionné au beurre de l’ami Bordier, et du pain maison, une formule familière mais sincère : de quoi se gâter la panse ! 

Pour 96€ à deux, en raison de la vue et d’une cuisine « néo bistrotière » franche je ne peux que conseiller Arnaud Béruel et son BENETIN.

Restaurant Le Bénétin
4, chemin des Rochers Sculptés
Saint-Malo (35400)
TÉL : +33 2 99 56 97 64
www.restaurant-lebenetin.com