Cabillaud : poisson, à la poêle ou au four

Le cabillaud est un des poissons les plus consommés car il est souvent présent et accessible chez les poissonniers. On vous dévoile les secrets de ce poisson si populaire : comment le choisir, quels sont ses apports nutritionnels et comment bien le cuisiner.

Cabillaud : poisson, à la poêle ou au four
© Sergejs Belovs/123RF

Mesurant de 50 cm à 1 mètre de long en moyenne, le cabillaud peut atteindre la taille de 1 m 80. Il possède plusieurs nageoires situées au-dessus et en dessous d'un corps robuste, et se distingue par son barbillon imposant.

Histoire et caractéristiques du cabillaud

Poisson de la famille des gadidés, comme le colin et le merlan, le cabillaud (du néerlandais Kabeljau) est une morue fraîche, salée et séchée. La distinction entre les deux ne se fait d'ailleurs qu'en France, morue et cabillaud ne faisant qu'un dans le reste du monde. Bien que la couleur des écailles varie du gris au brun selon l'alimentation de cet omnivore, son abdomen et sa ligne latérale restent plus clairs que le reste du corps.

Le cabillaud se déplace généralement en banc important dans les eaux froides (de 0 à 10°C) des océans Atlantique et Pacifique. Pendant les 30 années que peut durer son existence, le cabillaud se déplace énormément, notamment pendant sa période de reproduction. On les pêche ainsi dans les eaux côtières de janvier à mars, et dans le eaux profondes le reste du temps. Consommé à l'origine par les Vikings, le cabillaud connut un réel essor à partir du Moyen-Age, où son abondance et sa longue conservation en faisait un aliment stratégique pour les grands peuples voyageurs.
Partis pour 3 mois en mer afin d'aller le pêcher jusqu'au large du Canada, les marins se régalaient de cabillaud frais lors du voyage, et de morue salée sur le chemin du retour. Très facilement stockable grâce au sel, et très calorique, la morue fut longtemps considérée comme un poisson de consommateurs modestes, d'autant que sa pêche était particulièrement abondante. C'est loin d'être le cas aujourd'hui, les mesures de restriction sur sa pêche se succédant en vue d'éviter l'extinction de l'espèce.

A quelle saison manger le cabillaud ?

Le cabillaud se déguste pendant les mois d'octobre à avril. En primeur, il se consomme en mai et en septembre.

Les calories et les infos nutritionnelles du cabillaud

Le cabillaud fait partie de ces poissons que l'on qualifie de "maigres". Difficile d'en être autrement avec un apport calorique de tout juste 70 kcal pour 100 g de chair, et une une teneur en lipides d'à peine 1 %. On comprend alors mieux pourquoi il est si facilement assimilable par l'organisme lors de la digestion.

Riche en sels minéraux et en oligo-éléments (potassium, magnésium), le cabillaud présente également un taux protéinique intéressant, situé aux alentours de 15 %. Fort d'une teneur en vitamines conséquente à l'état naturel, le cabillaud devenu morue, n'est pas en reste une fois salé et séché. Ses taux de vitamines A et D en font un aliment des mieux pourvus en la matière. 
Côté énergétique, on passe du simple au double, 100 g de morue équivalant à environ 140 calories.

L'huile de foie de morue, utilisée comme remède depuis des décennies, est notamment recommandée dans le cadre de retard à la croissance des jeunes enfants. Mais plus besoin de souffrir pour en avaler, aujourd'hui on la prescrit sous forme de gélules.

Valeur nutritionnelle du cabillaud pour 100 g  
Protides 15 g
Glucides 0 g
Lipides 1 g
Calories 70 kcal
> Plus d'infos sur les calories du cabillaud

Comment choisir le cabillaud ?

Pour une texture ferme, choisissez la chair située à proximité de la tête. Visez en revanche la queue si vous souhaitez plus de rondeur et de tendreté sous la dent.

Comment conserver et cuire le cabillaud ?

Le plus souvent vendu en darnes ou en filets, le cabillaud donne sa pleine mesure gustative de janvier à avril, quand bien même on en trouve toute l'année au rayon des surgelés.

Sa chair blanche est très délicate, et suppose une cuisson et des apprêts qui le soient tout autant. A ce titre, l'écoulement d'un liquide blanchâtre est d'ailleurs l'indicateur d'une cuisson réussie et d'une dégustation fondante. Passé ce stade, les feuillets du poisson sèchent, se rétractent et s'effritent, donnant alors une texture bien moins agréable sous la dent. C'est la raison pour laquelle, le cabillaud est rarement servi grillé. Il ne passe généralement sur les braises qu'entier, on parle alors de moruette (petit cabillaud de 1 à 3 kilos). Pané à la poêle, rôti au four, ou cuit à la vapeur, voire même au micro-ondes, le cabillaud s'adapte à toutes les cuissons, si tant est que l'on respecte la fragilité de sa chair. 

Comment cuisiner et déguster le cabillaud ?

Très fragile et délicate au palais, la chair de cabillaud ne présente pas un goût de poisson puissant. Ses saveurs se dégagent tout en douceur à mesure que l'on déguste les pans de sa chair qui s'effeuillent facilement sous la fourchette. Ce goût subtil représente d'ailleurs une bonne occasion d'initier les néophytes au goût du poisson, sans pour autant les brusquer. En accompagnement, pensez à des sauces sobres, à base de moutarde, de tomate, de champignons, de vin blanc, sans chercher à masquer un goût particulièrement fin.

Finesse toujours, avec les œufs de cabillaud qui constituent la base du tarama. Cette spécialité grecque est un pâte mousseuse rose servie en hors-d'œuvre sur des blinis. Si la chair de cabillaud est particulièrement fragile et délicate, elle devient nettement plus résistante une fois salée et séchée. C'est d'ailleurs là un des principaux intérêts de la morue. Vendue en queue ou emballée, la morue doit être moins blanche que le cabillaud, plus proche d'un beau jaune pâle. Plus ferme que le cabillaud, la qualité de la morue tient avant tout au dosage du sel. Il est donc impératif de bien dessaler la morue dans plusieurs eaux pendant 24 heures avant de la préparer. Trop salée, elle devient immangeable, pas assez, elle perd tout son intérêt. La morue supporte toutes les cuissons, et même le barbecue qui lui sied si bien l'été avec de l'ail et de l'huile d'olive.

Dégustée froide en salade ou chaude en brandade par exemple, la morue s'effrite facilement pour s'adapter à toutes ces préparations mélangées. Consommée partout dans le monde, la morue est particulièrement appréciée aux Antilles françaises, dont on ne présente plus les fameux acras (beignets de morue). On dit également des Portugais qu'ils connaissent 365 recettes de morue différentes, de quoi en manger chaque jour de l'année. Outre la morue salée et séchée on distingue encore la morue dite verte (salée mais non séchée) ou le stockfish, morue de Norvège séchée au plein air.

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